C’est à Gimli, petit village de pêcheur de deux mille habitants situé à une centaine de kilomètres au nord de Winnipeg, que se trouve la plus importante communauté islandaise immigrée. The Gimli Saga, livre d’autopromotion publié dans les années soixante par un association féminine locale, a donné à Guy Maddin l’idée de créer sa propre saga dans laquelle il a recensé avec soin les coutumes islandaises les plus étranges. Gimli, cet endroit où les habitants boivent leur café un morceau de sucre entre les dents; où les hommes se nettoient la figure avec des feuilles et où les femmes les aiment ainsi; où Gunnar perpétue cette coutume ancestrale qui consiste à découper des formes de poissons dans des morceaux d’écorce puis à les contempler pendant des heures; où les entrailles des poissons sont utilisées pour se coiffer. ‘La représentation de cette dernière coutume est probablement un peu tirée par les cheveux’ admet Guy Maddin, ‘mais la plupart des coutumes montrées dans le film sont basées sur la réalité’. Un des moments forts du film étant la reconstitution d’un combat de glima, variante du sumo.