Supermarkt de Roland Klick
Parmi les nouveautés de la semaine sélectionnées par Sin’Art, nous vous recommandons… Supermarkt de Roland Klick, disponible chez Uncut Movies.
Lorsque Supermarkt sort en 1974, l’Allemagne est divisée en deux… Avec d’un côté ceux qui persistent à faire du cinéma qui ne soit que divertissement. De l’autre, les intellectuels qui ne jurent que par la rupture et le Nouveau cinéma allemand. Roland Klick tentera toute sa carrière de se situer quelque part entre les deux mondes.
Mais qui est Roland Klick ?
Après trois courts-métrages dans les années 60, Roland Klick réalise son premier métrage, Jimmy Orpheus en 1966. Jamais terminé, le film est clairement inspiré par la Nouvelle vague française.
Dès lors, le premier long métrage finalisé par Klick sera Bübchen, sorti en 1968. Avec un budget de 300 000 DM, Bübchen est à la fois un film d’horreur, un drame et une critique des milieux bourgeois. Quoi qu’il en soit, le métrage montre une Allemagne à l’opposé de l’espoir suscité par la révolution peace and love. Le film fait d’ailleurs scandale lors de sa sortie. À ce titre, si vous avez du mal lorsque des enfants meurent durant un film, mieux vaut vous tenir à l’écart de Bübchen.
En 1970, Klick livre Deadlock avec Mario Adorf. Le film, loué par Alejandro Jodorowsky ressemble à s’y méprendre à un western italien. Avec son désert blanc comme la chaux et son vieux camion transformé en objet de mort, Deadlock évoque également le Duel de Steven Spielberg.
Supermarkt suit en 1973. Roland Klick profite du film pour porter un regard sans concession sur un pays capitaliste toujours sous influence de la génération précédente ayant participé au 3e Reich. Dans Supermarkt, Willi court d’un pub à un autre à la manière de Franka Potente dans Cours, Lola, cours. Mais le film prend la forme d’un documentaire sur Hambourg. Le rendu est déprimant et illustre les perspectives sombres pour une jeunesse désillusionnée, piégée entre la station de métro du Bahnhoff Zoo de Berlin où se prostituent les junkies et la Reeperbahn, quartier chaud de Hambourg. À la fois art et essai et film d’action, Supermarkt dépeint la ville de manière brute, sans chercher à l’embellir.
Après Supermarkt, Klick embraye en 1976 avec son premier film commercial, Lieb Vaterland magst ruhig sein. Là, un petit escroc vivant à l’est de Berlin est engagé par la Stasi pour kidnapper et ramener en RDA un entrepreneur qui aide des Allemands de l’Est à passer à l’Ouest. Une fois chez l’ennemi, le bonhomme change de camp. Préférant profiter des opportunités que lui offre la société capitaliste, il se transforme en agent double.
Il faudra attendre 1983 avant de retrouver Klick réalisateur. Cette fois-ci, aux USA où il dirige David Hess mais surtout Dennis Hopper. Dans White Star, l’acteur de Easy Rider incarne un ancien agent des Rolling Stones qui tente de reprendre du service en prenant sous son aile un jeune poussin. Alors que le film s’inspire plutôt d’une imagerie punk, Dennis Hopper, pour sa part, apparaît clairement sous influence de la poudre blanche.
En 1992, Klick signe son dernier film… Schluckauf ne sortira nulle part. Victime d’un arrêt brutal de son financement, en raison du peu d’intérêt que représentait le film selon son financeur. Dans tous les cas, Roland Klick décidera alors de quitter le monde du cinéma.
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